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mais pour accompagner le regard et offrir un peu de sérénité. » Diane s’attache surtout aux feuillages, joue de leurs formes, de leurs textures, de leurs couleurs, de leurs parfums. Ses paysages sont presque monochromes, dominés par des palettes de verts et de blancs. Parfois, quelques gouttes grenat s’incendient au passage du soleil. Bosquets de lys, massifs de rhoéos, bouquets de cordyline, haies de lataniers et de palmistes blancs … « Chaque jardin recouvre une infinité d’espaces et d’iden- tités qui s’harmonisent avec les architec- tures, naturelle et humaine. » Il s’invite au-dedans : dans les atriums des réceptions ou les patios attenants aux salles de bains, sur les terrasses ou au bord des bassins carrelés, qui dédoublent le paysage… L’inverse aussi se produit : l’architecture se niche dans la nature. Ainsi le spa du Canonnier, perché dans les racines aérien- nes d’un gigantesque banian… Paysage, miroir de l’âme Chacun des huit resorts déployés sur l’île recèle des trésors de parcs et de jardins, soulevés de terre ou de marécages assainis. « C’est le fruit du travail de toutes les équipes. Nous sommes à présent plus de cent dix artisans jardiniers Beachcomber », s’enor- gueillit Diane. « Mon plus grand combat a été de redorer le blason d’un métier mori- bond, de donner confiance à des femmes et des hommes oubliés et de fédérer une équipe courageuse. Une esthétique com- mune nous traverse à présent et rend auto- nome chaque groupe responsable de sa parcelle de terre. » Il faut la voir à l’œuvre avec chacun de ses co-équipiers pour ressentir la profondeur de ce qui se joue. « On ne peut pas faire ce métier sans aimer la terre autant que les êtres, à commencer par ceux qui travaillent avec vous. Plus qu’un métier, c’est un accom- plissement pour eux, pour moi et, donc, quelques fois, je l’espère, pour les visiteurs. » Il suffit de se laisser faire. Le jardin vous prendpar lamaindès votre arrivée. C’est lui qui vous accompagne, bienveillant, vers ce que vous ne connaissez pas encore. On chemine, on emprunte les courbes et les détours des sentiers de sable qui, imman- quablement, mènent à la reine des lieux, la mer des Indes. Ce soir dans le jardin du Canonnier, le vent est tombé. Tout semble là depuis longtemps. Le lagon épouse le rivage, des pierres noires affleurent à la surface de l’eau, les lataniers, comme des sentinelles, retiennent l’éternité de l’espace.

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