Beachcomber Magazine 02

separatedtensofmillionsofyearsago. Thetheoryseemedtoosteepedin fantasy,butwasvalidatedafew yearslaterin1912,whentheGerman astronomerAlfredWegenerproved thetruthofthecontinentaldrift.Thestorydoesnotstopthere.In2017, ateamofSouthAfricangeologists revealedthepresenceofzirconon theoceanfloorofftheMauritiancoast: crystalsdatingback2.5-3billionyears, mucholderthantheisland,which couldthereforeonlyhavecomefrom averyancientsubcontinent.Located betweenIndiaandMadagascar,and namedMauritiabyscientists,itis thoughttohavestartedtobreakup some85millionyearsagounderthe effectofmovingtectonicplates.The intuitionofpoetsconfirmedbythe precisionofscience:whatcouldbe morewonderful? C ’est un continent englouti, un monde fabuleux qui aurait disparu sous les flots, et dont Maurice, Rodrigues, la Réunion, Mada- gascar, les Seychelles et une poignée d’îlots de l'océan Indien seraient les seuls vestiges émergés. Des légendes circulent, qui parlent d’unparadis perdu, d’un autreAtlantide, d’un âge d’or où hommes, animaux et végétaux vivaient encore dans une belle harmonie. Les mythes ont souvent un fondement réel. En tout cas ils sont suffisamment ancrés dans l’esprit des hommes pour que certains d’entre eux cherchent à en savoir plus. Dans le cas de la Lémurie, l’hypothèse de son existence réelle a été formulée pour la première fois au XIX e siècle par Philip Lutley Sclater, un zoologiste britannique, qui expli- quait ainsi la présence de lémuriens sur des continents aussi éloignés l’un de l’autrequeMadagascar ou laMalaisie. LE CENTRE DU MONDE L’idée fut reprise par le Réunionnais Jules Hermann dans son ouvrage Les Révélations du Grand Océan , publié en 1927. Se fondant sur des observations géologiques, ce notaire et historien amateur, qui fut aussi maire de Saint- Pierre et président du Conseil général de la Réunion, avançait même l’idée que les montagnes réunionnaises et mauriciennes avaient été taillées par des géants protohistoriques. Pour lui, la Lémurie était le berceau véritable de l’humanité. Ce renversement des perspectives occidentales, qui faisait du monde austral le centre du monde, trouva un fort écho chez deux grands poètes mauriciens, Robert Edward Hart et Malcolm de Chazal. Ces deux amis se retrouvaient souvent à « La Nef », tout près de Souillac où vivait Robert Edward Hart. une petite maison de corail sous les filaos, ouverte sur le grand large et transformée aujourd’hui en musée. Ils partageaient un même goût pour le mystère, le surnaturel et les philoso- phies orientales. Hart initia Chazal à la mystique insulaire de Jules Hermann, et Chazal en eut comme une puissante révélation. L’île tout entière devint pour lui une « grande allégorie cosmique », magnifiéedans Petrusmok , écrit en 1950. De visions lyriques en illuminations the illustrator Laval Ng gives shape to the stunning illuminations by thewriter Malcolmde Chazal. Le dessinateur Laval Ng donne forme aux illuminations fulgurantes de l’écrivainMalcolmde Chazal.  BEAUTIFUL STORY 14

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