Beachcomber Magazine 02

andhelpsthemtoachievetheirhopes anddreams.Thenunproudlytalksof “her”youngpeople.Thosewhohave revivedtheirtieswiththelandand breeding.Thosewhohavegoneto university,inMauritiusand“even”in SouthAfrica.Thosewhohavebecome policeofficers,nursesand“even” teachers.“ they must travel, they have to learn what is happening in the world and then come back and give the island the benefit of their experience. it is possible to return to Rodrigues for, even if the landscape is changing, the people are still courageous and united. ” Thiseveningtheseahasdisappeared, thewavesarenowjustamemoryfurro- wingthesand.Yet,betwixtocean andhistory,thepromiseofanisland endures. C ’est la fin de l’été. La terre assoif- fée boit les pluies drues qui crèvent le ciel par intermittence. Lamoiteur de l’air diffuse leparfummêlé des eucalyptus et frangipaniers. Rodri- gues – à peine 110 km2 – et ses îlots intacts ont le charme puissant des lieux oubliés. tout semble avoir été disposé là pour toujours. Les collines serrées où s’accrochent cases et corrals, les bou- quets de vacoas aux racines tentacu- laires, la plaine rase de corail – terrain de jeu des alizés, les anses désertées au fond des ravines. Et, omniprésent, le lagon immense et lent. LES HÉRITIERS DE L’HISTOIRE La majorité des 40 000 habitants sont les descendants des esclaves africains et malgaches, importés par bateaux négriers aux temps des colonies. Ils ont hérité de leur attachement viscéral à la langue créole, à la musique sega- tambour – née dans les refuges des « marrons » et désormais inscrite au patrimoine mondial. Peud’entre eux se soucient de leur arbre généalogique. Mais la terre, elle, se souvient. Ainsi le village L’union, perché dans les « hauts » de l’île, abrite un cime- tière d’esclaves. Sous le couvert des arbres anciens, des pierres de lave, posées çà et là sans autre inscription que des formes géométriques. LA MER, TERRE DE REFUGE En ce 1 er mars, on fête l’ouverture de la saison de la pêche à la senne. Avant le lever du jour, à Anse La Baie, des dizaines de pirogues glissent au fond 

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