Beachcomber Magazine 02

Mon plus grand ravissement c’est d’assister à l’éclosion d’une graine et suivre la croissance de la jeune pousse… » Dans le jardin de sa maison de Rose-Hill comme dans sa vie professionnelle, Malenn oodiah, sociologue et président de la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED), né à Rose-Hill, à l’île Maurice en 1957, prend soin de la nature et des hommes. LA RESPONSABILITÉ CITOYENNE Sociologue de formation, historien et philosophe, Malenn a étudié à Strasbourg avant de revenir sur l’île et de diriger la communication du groupe Beachcomber. En 1999, au lendemain des émeutes qui soulevèrent la popu- lation, Malenn réagit et sait convaincre : « La décennie 1982-1992 a connu un miracle économique. Les premiers signes de défaillance sont apparus en 1993. On n’a pas fait grand-chose… jusqu’à ce que surviennent les émeutes de 1999qui signifiaient en acte la révolte des exclus du système. J’ai partagémon analyse avec la direction du groupe qui a réagi à la nécessité d’approfondir sa responsabilité sociale et citoyenne », explique Malenn oodiah. C’est ainsi qu’est née la Fondation Espoir Développement. Avec pour credo : « Mieux vaut apprendre à quelqu’un à pêcher plutôt que de lui donner un poisson. » Selon Malenn, « l’autonomie est l’objectif et, pour y parvenir, il s’agit de redonner aux plus démunis la confiance et l’estime de soi par l’éducation, la formation, l’accom- pagnement professionnel ». TENDRE LA MAIN Les premiers concernés sont les jeunes déscolarisés ou défavorisés. « Ce sont eux qui décideront de l’avenir de l’île. eux qui assureront ou pas un climat de sécurité dans l’île. » C’est pourquoi, dès 2001, la FED a initié le Projet Employabilité Jeunes. Depuis lors, près de 3 000 jeunes ont suivi une formation, des stages dans les hôtels du groupe, encadrés par un employé « parrain » ou « marraine », et sont parvenus pour la plupart à décro- cher un emploi stable. Le projet accompagne chaque jeune mais aussi prend en charge sa famille pour rompre l’isolement et veiller à instau- rer un climat familial aussi harmonieux que possible. outre le PEJ, la FED a initié en 2006 l’association Beautiful LocalHands pour développer l’artisanat local, soutenir et développer la production, fédérer les artisans et mettre en place « un système de distribution. D’autres missions se sont multipliées avec des oNG, des écoles, des associations… toutes ces actions menées par la FED et financées par Beachcomber partagent un même objectif : aider les plus démunis à se réinsérer profession- nellement en leur donnant les moyens de se prendre en charge. VIVRE ENSEMBLE « La force de notre peuple réside dans sa capacité à vivre et à construire ensemble. C’est ce que nous devons préserver avant tout en ces temps hostiles de populisme », constate Malenn oodiah. vivre ensemble, c’est aussi respecter l’environnement et soutenir, par des pratiques respon- sables, le développement durable. C’est ainsi que les hôtels du groupe ont obtenu l’accréditation Earth- Check pour leur engagement continu dans la préservation des ressources. Maurice a trois cents ans et une histoire aussi douloureuse que riche. C’est une terre métissée, nourrie des apports de peuples et de cultures différentes. Le respect de la nature, la résilience et l’hospitalité sont les piliers du maintien de l'harmonie et de la paix. « C’est un long chemin patient », sourit confiant et lucide Malenn oodiah.  “the stReNGth Of OuR PeOPLe LIes IN theIR ABILIty tO LIve ANd BuILd tOGetheR. thIs ABOve ALL eLse Is whAt we Must PReseRve IN these hOstILe POPuLIst tIMes.” « La FORce de nOtRe PeuPLe Réside dans sa caPacité à vivRe et à cOnstRuiRe ensemBLe. c’est ce Que nOus devOns PRéseRveR avant tOut en ces temPs hOstiLes de POPuLisme. » THE ART OF SOLIDARITY 68

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