Beachcomber Magazine 05

MAHEBOURG MUSEUM THE ART OF MEMORY 76 À mesure que l’on s’approche, le parc se déploie, un senti- ment de quiétude domine. On ne la connaît pas et pourtant elle semble familière, comme une maison de famille que l’on retrouve après une longue absence. Cela tient sans doute à l’harmonie de son architecture – une malouine du XVIII e siècle –, aux lourds volets en bois et à la joyeuse fontaine circulaire qui dédouble la façade et le ciel. Une volée de marches conduit sur le perron. À l’intérieur, le temps – comme la lumière – est suspendu. PIÈCES UNIQUES Rachetée en 1950 à la famille franco-mauricienne Robillard par les autorités coloniales britanniques et transformée en musée, la maison a conservé un charme suranné avec son escalier grinçant et son parquet gondolé. Chaque jour il est ciré au rouge, depuis l’époque lointaine de la bataille de Grand- Port où la bâtisse fut convertie en hôpital. La lumière irradie des portes- fenêtres, ricoche sur les vitrines d’époque où ruissellent pierres, perles, piastres, porcelaines d’Orient, autant de butins de navires naufragés. Au gré des reflets, les portraits des corsaires, marchands et capitaines ainsi que les voiles desmaquettes des navires s’animent vocation has been to pinpoint the historic milestones of the founding of the island, preserve the collective memory and share it with the island’s inhabitants. We need witnesses – faces and objects – to remember and make the past our own. Especially when it comes to those dark corners that should not be forgotten, ” says Yann von Arnim, a Franco-German who loves the island where he has lived since 1977. With the healthy distance of an at- tentive observer, he then concludes: “ The African community in Mauritius is descended from slaves and carries within it a place of darkness, something that holds people back. Themuseumneeds to help everyone reconcile themselves with the past, and be inspired by their origins so that they can grow in their everyday lives. We should never lose sight of the fact that each community has contributed to the building of the island and to the emergence of a unique Mauritian character based on tolerance and resilience. ”   Photograph by the lithographer and photographer Alfred Richard (Mauritius, 1824-1880), famous author of naturalist portraits of Mauritians, like the one of this lady, bearing a basket on her head. Photographie réalisée par le lithographe et photographe Alfred Richard (Île Maurice, 1824-1880), célèbre auteur de portraits naturalistes de Mauriciens, comme celui de cette femme au panier.

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