Beachcomber Magazine 06

long cursed. Far from seeing a contemplative silhouette, he “discovered” on its abrupt slopes twelve terrifying figures cut into the stone, “the twelve apostles of evil.” He believed that this Gehenna engendered only “witchcraft, idolatry, and all kinds of cruelty”… Years later, the Mauritian artist and poet would dream of a far less apocalyptic “Malcolmland”, a sort of anti-Disneyland, at Vallée des Prêtres, in the foothills of the Pieter Both: a fairy kingdom in a hanging garden where “the world of adults would become one with that of children.” The great traveller, though at heart a Mauritian, J-M. G. Le Clézio, whose ancestors’ property is in Moka, very near the Pieter Both, one day climbed an extremely steep mountain on an island in the Vanuatu archipelago, in the Pacific Ocean. There, suddenly, the resemblance with the “black tooth of Pieter Both,” on the other side of the world, struck him hard. “I think,” wrote the author, “of when my father climbed it, when he was more or less the same age. It is memories like these that make you really belong to an island.”  Le deuxième sommet de Maurice, culminant à 820 mètres au-dessus de l’océan Indien, fut nommé en l’honneur du gouverneur général des Indes néerlandaises Pieter Both (1568-1615) qui trouva la mort dans un naufrage au large de l’île. Gravie pour la première fois en 1790 par un coutelier intrépide, un Français du nom de Claude Pellé, elle reste difficile d’accès en raison de sa forte déclivité, même si des barreaux de fer scellés dans la roche facilitent l’ascension finale. Là-haut, le panorama saisissant embrasse PortLouis, l’océan et jusqu’à la plaine de Pamplemousses.  BEAUTIFUL STORY 16 LA LÉGENDE DES PIERRES Selon l'angle de vue, la montagne s’offre presque humaine. On croit deviner, posée sur un corps de basalte, sa tête légèrement inclinée vers le ciel. Comme sa voisine la montagne du Pouce, la silhouette du Pieter Both, également appelé Mouria Pahar, nourrit depuis toujours l’imaginaire des Mauriciens comme celui des voyageurs. La légende la plus connue, aux variantes multiples, raconte l’histoire d’un laitier de Crève Cœur, nommé Shyantak. Un soir, pressé de rentrer chez lui, il trouva un raccourci sur les pentes du Pieter Both. Chemin faisant, fatigué, il s’endormit dans la forêt et surprit à son réveil un groupe de fées qui dansaient au clair de lune. Outrées par cette indiscrétion, les fées l’autorisèrent néanmoins à emprunter cet itinéraire tous les soirs, à condition qu’il ne révèle jamais leur présence. Le laitier promit et obéit, jusqu’à ce qu’un soir d’ivresse, il finisse par révéler son secret à quelques amis. Furieuses, les fées le pétrifièrent aussitôt sous la forme de l’énorme rocher qui coiffe la montagne. Une autre légende datant

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