SPORT THE ART OF ENCOUNTER 50 Depuis le club house du Paradis Beachcomber, le green, taillé au cordeau, souligne la silhouette imposante de la montagne du Morne Brabant. Bientôt apparaît la silhouette longiligne du quintuple champion du Sunshine Tour, vainqueur de l’Open Tshwane, du Golden Pilsener Zimbabwe et, pour la deuxième fois de sa carrière, du Tenerife Open 2021. Il est en retard et s’excuse avec un large sourire. Son regard noisette s’apaise dans le paysage à la fois grandiose et épuré. À 32 ans, il a l’assurance des grands, la discrétion et la délicatesse aussi. Le golf est inscrit dans son ADN. Au Zimbabwe où il est né, ses parents fréquentaient les parcours de golf – sa mère remporta le Women’s All Africa Championship. Ses grands-parents géraient le Leopard Rock, un hôtel réputé pour son parcours de golf. L’enfance de Dean s’est déroulée sur le tapis vert. « Mon premier souvenir de golf remonte à mes 5 ans. Il pleuvait des cordes. Mes parents ne voulaient pas sortir du club house. J’ai insisté pour jouer et je suis parti avec mon caddie pour un parcours de 9 trous qui s’est transformé en 18 trous. À court de balles au 15e trou, mon caddie a alors plongé dans l’étang pour en récupérer ! » Dès lors, sa passion ne s’est jamais démentie. Les conséquences de la guerre civile au Zimbabwe auraient pu mettre un terme à cette vocation. Il n’en fut rien. « J’avais 14 ans quand notre ferme a été saisie. C’était en 2003. On nous a forcés à partir. Il a fallu dire adieu à notre vie, nos amis et tout ce qui était familier, pour arriver dans un nouveau lieu, en Afrique du Sud, où la plupart des habitants parlaient l’afrikaans et non l’anglais ». On devine des moments difficiles. « Ce changement n’était pas que négatif puisque, plus tard, j’ai rencontré ma femme, qui est Sud-Africaine. Nous habitons désormais à George avec mon fils de 6 ans ». C’est dans sa ville d’adoption qu’il joue, chaque Noël, une partie de golf avec son père, sa mère et son frère. Tradition familiale oblige. LANAISSANCED'UNCHAMPION Adolescent très sportif, Dean court, nage, joue au rugby, au cricket, au hockey… avant de décider à l’âge de 17 ans de devenir joueur de golf professionnel. Outre sa famille sportive, ses modèles sont alors Tiger Woods, Nick Price et Ernie Els. C’est ce dernier, plus connu sous le nom de « Big Easy » (ancien numéro un mondial et vainqueur de 4 majeurs), qu’il rencontre lors d’un championnat. Dean a 20 ans et son rêve se tient devant lui, à portée de main. « On se fait tout un monde des champions. Et puis, quand on les croise, on se rend compte qu’ils sont “normaux ». C’était le cas d’Ernie Els. Je me suis dit alors que je pouvais devenir comme lui ». Autrement dit, un champion. Pour y arriver, sa meilleure alliée reste la concentration extrême. « Quand j’enfile mon gant, je me concentre. Ça dure trois minutes. Quand je l’enlève, je fais une pause. Il est impossible, autrement, de tenir cinq heures de concentration sur un parcours ». Un secret particulier ? « Je visualise mentalement le coup avant de l’exécuter ». Technique qu’il applique à ses cours de gymnastique (1 heure par jour, 6 jours par semaine) dont il ne raffole pas. Mais c’est sans doute le secret de sa force, de sa qualité de swing et de sa distance de balle, ses plus précieux atouts. Dean aime les pays chauds comme l’île Maurice, qu’il a découverte lors du tournoi de l’Open AfrAsia Bank Mauritius en 2015. « Je suis immédiatement tombé amoureux du pays. J’ai eu de la chance de nouer un lien avec Beachcomber. Je suis frappé par la courtoisie et l’hospitalité de leurs équipes. Ce sont des valeurs humaines qui sont aussi celles du sport et, à mon niveau, j’essaie de les porter lors de mes rencontres ». “This green, at the Paradis Beachcomber, is incredible. It seems to dive right into the water. Playing here is a unique experience.” « Le green du Paradis Beachcomber est incroyable. Il semble plonger dans l’eau. Jouer ici est une expérience unique».
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