Beachcomber Magazine 07

 girl, soaking wet after falling into the “sea of tears”, a sententious dodo suggests running an absurd race in which everyone wins. At the end, Alice distributes “prizes” in the form of comfits to all the participants, and in turn, is awarded by the dodo with her very own thimble. Lewis Carroll was not the only British writer to have brought this extinct bird back to the public eye. In English, we say “dead as a dodo”. Or “to go the way of the dodo”, i. e. die off. However, when the French tell their sleepy children to “faire dodo”, the link to this illusive bird is rather more tenuous.  On n’a sans doute jamais autant évoqué le dodo que depuis qu’il n’existe plus. À Maurice surtout, l’effigie de ce volatile est omniprésente – sur les T-shirts, timbres, enseignes, en vitrine dans sa version peluche, porcelaine, sculpture sur bois… Comme s’il était devenu le symbole d’un repentir éternel. L’INSOUCIANT DODU Quand les Portugais, à la fin du XVIe siècle, débarquent sur l’île, alors vierge de toute présence humaine, ils découvrent l’oiseau volumineux : une sorte de dindon au bec crochu, que son poids – jusqu’à 20 kilos ! – rend incapable de voler, et même parfois de courir. Sur l’île, le dodo n’a pas de prédateur, et donc ses ailes au fil de l’évolution se sont atrophiées, jusqu’à n’être que des appendices inutiles. Très peu méfiant, le dodo pond ses œufs, un à la fois, à même le sol. D’où sans doute le surnom que lui donnent les Portugais, le « doudo », l’idiot. Le nom latin, attribué par Linné, est tout aussi désobligeant : Didus ineptus. Plus noblement, on l’appelle aussi le dronte. Malheureusement pour cet insouciant, si sa chair est réputée coriace, sa chasse relève d’un jeu d’enfant. En un siècle à peine, et si l’on ajoute les maladies, les chiens et les rats importés par l’homme, il est éradiqué ou passé à la casserole. Le dernier spécimen dûment signalé date de 1662. À la fin du XVIIe siècle, il s’est littéralement volatilisé. Son lointain cousin de Rodrigues ou de La Réunion, le Solitaire, lui survivra quelques décennies, avant d’être victime à son tour de l’appétit des hommes. L’extinction du dodo en a d’abord presque effacé le souvenir. On a fini par croire à une légende, née de l’imagination fertile de quelques nostalgiques. Pourtant, des voyageurs, des navigateurs et des scientifiques, dont le naturaliste français Georges Buffon, ont laissé des témoignages précis d’après lesquels des croquis et des peintures ont été réalisés. PRÉCIEUX FRAGMENTS Puis, tel un phénix, le dodo a ressurgide l’oubli. En 1865, à la Mareaux-Songes, près de Plaisance, des fouilles sont menées par un ingénieur du chemin de fer, Harry P. Higginson (1838-1900), au moment The bird, unable to fly, starts to dream of Michelangelo’s unfolded wings in his painting Leda and the Swan. L’oiseau, incapable de voler, se prend à rêver de l’aile déployée par MichelAnge dans son tableau Léda et le cygne.

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