INSIDE MAURITIUS THE ART OF DISCOVERY 54 Légères et fluides, elles vont et viennent d’un miroir à l’autre. Valse des poudriers et pinceaux de couleurs, tintement des bracelets et bruissement des étoffes chatoyantes. L’ambiance est joyeuse et concentrée dans la maison de Michèle Baechler Kauppaymuthoo, 73 ans. Née en Alsace, elle a suivi à 21 ans son mari d’origine tamoule à l’île Maurice où elle est devenue l’une des pionnières du Bharata Natyam. Ses « deux grandes », Pooneeda et Komala, sont présentes, ainsi que le danseur chorégraphe et professeur Jaykumaren Iyasamy, venu avec ses jeunes élèves du Mahatma Gandhi Institute (MGI). On se prépare pour aller danser. LE MIROIR DU GESTE Les jeunes filles se métamorphosent en déesses : chevelure noire tressée en une longue natte, teint adouci de fard rosé, bouche carmin, contours des yeux rehaussés d’un large trait noir, paumes de mains et plantes de pieds peintes au rouge ainsi que le bindi, apposé sur le front. « Les bijoux sont disposés sur chacun des chakras pour nous relier aux forces du cosmos », explique Jaykumaren, né à Beau-Bassin en 1981 et dont la mère, Shanta Devi Iyasamy, est une danseuse renommée. « Le “nethi chutti”, placé en haut du front, représente le troisième œil, celui de la connaissance. En avant du crâne, les deux médaillons – sur la droite, le Soleil, sur la gauche, la Lune – symbolisent la dualité et la quête d’harmonie entre la part féminine et la part masculine qui sont en chacun de nous ». Les élèves répètent un enchaînement dans des torsions parfaitement géométriques. Leur regard pétillant Nature and dance are intimately linked. La nature et la danse sont intimement liées. The jingling bracelets mark the rhythm of the mridangam(drum) and the Carnatic chants. One wrong step and the harmony is broken. Les bracelets de clochettes martèlent le rythme du mridangam (tambour) et les chants carnatiques. Un faux pas et l’harmonie est rompue.
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