Port-Louis est derrière nous. Au loin la chaîne de montagnes, dominée par le Pieter Both, dessine un horizon de pierre. La route coupe à travers un océan de cannes pour rejoindre le jardin de Pamplemousses. Au XIXe siècle, le botaniste voyageur Pierre Poivre transforma l’ancien potager du gouverneur La Bourdonnais en un jardin botanique – le premier du genre et, toujours, le plus grand de l’hémisphère Sud. Malgré le manque d’entretien, il recèle encore les traces de sa splendeur d’antan. Ainsi les palmiers royaux. Le soleil ascendant aiguise l’ombre paresseuse des palmes sur l’allée qui mène au bassin des nénuphars. Hier attaquées par des escargots, les feuilles géantes bordées d’épines ont recouvré une tendre couleur verte. Parmi les raretés subsistent les dernières fleurs magenta des Boulets de canon (Couroupita guianensis), gorgées comme des fruits murs. La fin de l’été austral emporte avec lui les milliers de fleurs d’un des trente palmiers talipot – un évènement quand on sait que son unique floraison signe la fin de vie de l’arbre. Midi vient de sonner en ce jour de demi-lune de mars. C’est la naissance de Ram, incarnation de Vishnu et symbole de « l’homme idéal ». Non loin, à Triolet, une foule de saris colorés scintille sur les marches du temple Maheswarnath. Deux édifices se dressent au nord et au sud de l’enceinte sacrée. Leurs dômes blanc meringue ont été moulés à la main. On devine une légère irrégularité, d’où leur charme incomparable. Ils portent en leur sommet les emblèmes de Shiva : une lance (trishula) et la fleur de lotus. À l’entrée, les visiteurs s’annoncent en actionnant une petite cloche pour effrayer les démons et attirer l’attention des divinités. Ici, on honore Ganesh, le taureau Nandi et la femme de Shiva, Parvati, dans des effluves d’encens, des offrandes et des actes de dévotion. Au centre de la cour, 12 : Notre-Dame Auxiliatrice, designed by Max Boullé and built by Raoul Lolliot in 1938 as a tribute to the many shipwrecked sailors off Cap Malheureux over the centuries. Notre-Dame Auxiliatrice, dessinée par Max Boullé et érigée par Raoul Lolliot en 1938 en hommage aux nombreux naufragés au large de Cap Malheureux au fil des siècles. 13 and 14 : A panoramic view from the marine cemetery over Coin de Mire Island, a reserve for white-tailed tropicbirds. Depuis le cimetière marin, vue panoramique sur l’île Coin de Mire, réserve de pailles-enqueue. 13 14
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