for making musical instruments, so that everyone may have the tools to make his creations his own. Readers will also find, in its pages, first-hand information on the cultural and environmental questions close to Kan’s heart. The book’s release will be an opportunity for Kan to embark on an Indian Ocean tour, the goal of which will be to train other passionate future instrument-makers and wonderment-defenders, whose magic power resides in making the world around them more musical, more involved, and a little more playful too… *“Planet’R”, L’Aventure du Sucre, until March 2024. Si Kan Chan Kin fait d’abord ses premiers pas dans le monde de la musique en tant que DJ, il finit par s’en détourner vers l’âge de 25 ans, pour s’adonner à la pratique d’instruments acoustiques traditionnels. Le premier instrument qu’il fabrique lui-même, c’est un didgeridoo, pour la simple et bonne raison qu’il était impossible d’en trouver à Maurice. En parallèle de ses explorations de plus en plus variées dans ce domaine, il s’engage dans l’activisme culturel, aux côtés d’autres artistes militants qui, face à l’inertie des politiques, mettent en place une série d’actions de sensibilisation au problème de la pollution, dont des ateliers de fabrication d’instruments à base de déchets. L’engouement de ceux et celles qui y assistent est total, la fascination contagieuse : reprendre quelque chose d’existant et le transformer, c’est bien là, après tout, l’essence de la magie. L’ART DU RECYCLAGE C’est ainsi que naît Trash to Music, qui prend d’abord la forme d’un concert pensé avec la chanteuse mauricienne Emlyn, puis d’un documentaire, et enfin d’une exposition immersive financée par l’AFP (Agence France-Presse), et qui se tient pendant plusieurs mois au Caudan Arts Centre à Port-Louis. L’exposition se veut être un véritable espace de vie, une sorte de jardin d’enfants où se retrouvent régulièrement musiciens et non-musiciens, pour jouer ensemble et s’essayer à la fabrique d’instruments. Ce que Kan souhaitait avant tout, lui qui multiplie également les rencontres dans les écoles comme dans les grandes entreprises, c’était que les gens puissent s’approprier chacun des instruments présents ; qu’ils les apprivoisent, et que le plaisir de ces découvertes finisse par susciter d’autres créations. UN DIALOGUE SINGULIER C’est dans cette même logique de (re)découverte que s’inscrit sa participation au groupe mauricien Patyatann, usant d’instruments traditionnels locaux et étrangers parfois méconnus, ou à des projets internationaux revendiquant l’importance de la transmission et de la symbiose des cultures, comme Small Island Big Song. De son dialogue avec les instruments ressort en effet toujours une meilleure compréhension de leurs contextes d’origine. Au-delà de la perception de la musique comme objet récréatif, celui qui se décrit comme un éternel curieux aime comprendre comment et pourquoi on jouait de tel ou tel instrument dans des cultures plus anciennes, comment ceux-ci s’intégraient aux rites et à la vie des communautés d’alors. Comme il le souligne luimême, tout ce qu’on perçoit comme MUSIC THE ART OF ENCOUNTER 44 Kan in his Beau Bassin workshop. Kan dans son atelier de Beau Bassin.
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