Beachcomber Magazine 09

 BEAUTIFUL STORY 14 AN INDELIBLE IMPRINT The motif of the Garden of Eden (from the reminiscing of haven-like childish loves in Moesta et errabunda to the prose poems Les Projets (The Projects) and Un hémisphère dans une chevelure (A Hemisphere in Your Hair) haunted the writer throughout a life of physical and moral suffering. À une Malabaraise (Girl from Malabar), in the collection Les Épaves (Scraps), is a gem of which the two sister islands (Reunion and Mauritius) notably inspired the verses. Finally, Hinduism seems to have had a lasting influence on the poet. Numerous references to metempsychosis can for instance be found in Les Paradis artificiels (Artificial Paradises), written in prose, and the poem Le Voyage (Voyage) contains more than one evocation of the Mascarenes, among them lines rooted in very real visions (“We have bowed to idols with elephantine trunks...”). Nine months later, Charles Baudelaire’s return to France was marked by his meeting with Jeanne Duval, who prolonged the internal journey initiated by the poet in the Mascarene Islands. Despite all this, literary criticism, favouring a Parisian and readily racist approach, has long managed to disregard the profound impact that the “Black Venus” and the Mascarene stops have had on the great poet’s works.  Inspiration erases borders. Charles Baudelaire unites and blends Mauritius and Reunion Island in his poetry. L’inspiration efface les frontières. Charles Baudelaire unit et confond les îles sœurs dans sa poésie. paraissent pure folie. De plus, le poète fréquente les cafés de la rive gauche et des femmes de petite vertu. La mère de Charles, pour éviter le scandale, décide d’éloigner son fils. On réunit un conseil de famille afin d’autoriser un emprunt de cinq mille francs, destiné à couvrir les frais de voyage. Le 9 juin 1841, le Paquebot quitte Bordeaux. À bord, durant trois mois de mer sans escale, l’isolement du poète se fait presque complet. Après avoir essuyé une terrible tempête au large du Cap de Bonne-Espérance, le navire appareille à Port-Louis, seul port offrant l’infrastructure nécessaire aux réparations. Le jeune homme s’y trouve contre son gré. Le général Aupick, son beau-père, ne plaisante pas avec la discipline et n’entend rien à la littérature de son temps. Il imagine Charles en diplomate et les velléités poétiques du jeune homme lui De nombreux poèmes consacrent la longue traversée. Ainsi La Musique : « Le bon vent, la tempête et ses convulsions / Sur l’immense gouffre/ Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir / De mon désespoir ! » LA RENCONTRE Le poème Déjà (Petits Poèmes en prose) livre sa première vision de Maurice : « C’était une terre magnifique, éblouissante. Il semblait

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