Beachcomber Magazine 09

POSTHUMOUS NOTORIETY Left aside for a long time, Chazal’s talent as a painter was nevertheless gradually recognised, thanks to personalities like Georges Braque and Léopold Senghor, and to foreign collectors, many of them Welsh. His notoriety in the field, however, was to be mainly posthumous, the value of his paintings increasing over the years since his death (a gouache by Malcolm de Chazal is worth between five and ten thousand euros today). The major exhibition to be held this fall in Paris of 150 of his paintings* testifies to this recognition. For Hélène Baligadoo, its scientific and artistic advisor, bringing together the featured pieces was no easy feat, due to their dispersion and to the current circulation of numerous forgeries. A specialist of Chazal’s work, she was gradually won over by the mystical, shamanic inspirations behind Chazal’s paintings. Rather than a single manifestation of outsider art, she sees them as “the culmination of a spiritual journey, a kind of contemplative celebration with a strong ecological dimension”. Hélène Baligadoo, who lives in Paris, has another, more personal link with the artist: she grew up in the house where Malcolm de Chazal’s grandparents used to live, in Vacoas. A magical place surrounded by dreamlike nature, the perfect setting for a wonderful childhood. This exhibition is the perfect opportunity for her to express her intimate gratitude to the artist.  *At the Halle Saint Pierre, in Paris’s 18th arrondissement, from September 11 2024, to January 19 2025. And later at the Blue Penny Museum in Port Louis, from February 20 to May 10, 2025. Exhibition curators: Martine Lusardy and Emmanuel Richon, with an exhibition catalogue published in Mauritius by Christian Le Comte. Selon la légende, c’est en voyant peindre une enfant de ses amis, à la fin des années 1950, que Malcolm de Chazal toucha à son premier pinceau. Grande figure – souvent incomprise – des lettres mauriciennes, Malcolm de Chazal ajouta alors à sa palette de poète et de penseur, celle d’un peintre tardif, proche de la soixantaine. Jusqu’à sa mort en 1981 à 79 ans, il pratiqua le dessin et la peinture, sans avoir jamais appris, en toute liberté et innocence. La peinture, et l’art en général, relevait-il en 1960 dans Le Mauricien, est avant tout affaire de mystique et d’inspiration : « Je ne cherche pas à faire école, mais je me penche sur l’art des enfants, qui est art originel, art d’instinct, de jaillissement naturel. » LE LANGAGE DES COULEURS Malcolm de Chazal peignit beaucoup, et avec ferveur. Des huiles puis des gouaches par centaines, une explosion de couleurs, dédiées aux fleurs, aux oiseaux – dont le fameux dodo, cette « colombe du déluge » –, aux poissons, mais aussi aux arbres, aux pierres, aux plages et aux paysages mauriciens. Dans un style polychrome très naïf et d’exécution apparemment facile, il s’émerveille sans fin de la féerie du monde. Ses tableaux reflètent son attachement à la fois viscéral et métaphysique à son pays natal, Maurice, dans lequel il voyait le vestige d’un continent effondré, la mythique Lémurie. Maurice, l’« île-fée », qu’il n’a plus jamais quittée après ses voyages de jeunesse et qu’il n’a cessé d’arpenter à pied, en explorateur infatigable de ses sortilèges. Curieusement, plus Malcolm de Chazal peignait et moins il écrivait, comme si, déçu par les limites du verbe dont ce polygraphe avait pourtant expérimenté toutes les facettes (aphorisme, roman, nouvelle, théâtre, chronique de presse), la peinture rendait mieux compte de « cette quintessence que sont l’âme et le corps de notre doux pays ». EXHIBITION BEAUTIFUL MAURITIUS 34 Series of animal painting, gouaches, Beachcomber collection. Série de peintures animalières, gouaches, collection Beachcomber . Christian Le Comte. “I PAINT AT POINT-BLANK RANGE. I LET THE SUN OF THE UNCONSCIOUS ACT, WHICH IS THE SOURCE OF ALL COLOURS.”  

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