Beachcomber Magazine 09

GALLERY THE ART OF ENCOUNTER 40 Au commencement était Porlwi. Nom de la capitale de l’île Maurice en créole local et la marque du Festival Porlwi. Un événement populaire qui avait transformé la ville – le temps de quelques nuits, trois années de suite depuis 2015 – en lieu culturel vivant avec des projections géantes, concerts de rue, installations, fêtes culinaires, etc. Ce festival était organisé par la société mauricienne Move for Art, dont Astrid Dalais et Kim Lenoir étaient deux des chevilles ouvrières. Forgées au creuset de la communication et de l’événementiel – à l’île Maurice, en France ou aux États-Unis selon leurs parcours respectifs – elles partagent une passion pour la culture et la création artistique sous toutes ses formes. Pour ce binôme ainsi que les deux autres cofondateurs de la nouvelle entreprise qui pilote HoDA, le Mauricien Guillaume Jauffret et l’Autrichien Jürgen Eric Loffler, faire éclore un projet culturel autour du potentiel du numérique était une projection sur le passé, le présent et le futur. Au sein de Move for Art, ils avaient ensemble créé Porlwi et des spectacles. Avec HoDA, ils passent de la flamboyance de la ville-scène à l’intérieur nu d’un immeuble du XIXe siècle. Un écrin pour les créations, utilisant une diversité de techniques, d’une douzaine d’artistes de tous horizons – Europe, Maurice, Réunion, Afrique, Inde – s’exprimant sur des thématiques à chaque saison depuis juillet 2023. Le visiteur est appelé à participer activement à la découverte grâce à des écrans tactiles et l’utilisation de l’IA ; à faire évoluer une installation en y déplaçant des éléments ; à vivre l’expérience immersive d’un foisonnement d’images et de sons recréant sur les murs et le sol d’une salle obscure la connexion fascinante entre l’humain et la nature. UNE PROPOSITION UNIQUE « C’est une proposition unique dans la région Afrique-océan Indien et une vitrine pour la création de cette région », soulignent Astrid et Kim. « HoDA n’est pas qu’un programme d’expositions thématiques. Elle touche à des choses plus profondes : la découverte de l’Indiaocéanie, la connexion entre les artistes, le potentiel culturel des technologies numériques et l’expérience sensorielle et interactive qu’ils apportent. » Port-Louis, ville historique, mais ville à revitaliser, se devait d’être l’hôte de ce nouveau musée. « HoDA est à l’intersection de l’art, de la science et de la technologie, de la société et du design. Nous voulions que cet espace trouve sa place dans la capitale et dans un bâtiment patrimonial. Car, nos projets braquent les projecteurs sur le patrimoine : bâtiments, musique, langage. Nous avons exploré la lumière, le son, la vidéo et les lieux avec nos réalisations précédentes. HoDA est donc une continuité.» Continuité aussi dans les partenariats et dans la volonté de dépasser les frontières mauriciennes et d’offrir un exutoire à l’art qui s’abreuve de sources diverses. Porlwi avait été une « occasion de rencontres, avec des artistes mauriciens et de la région indiaocéanique, avec des sociétés privées ouvertes au mécénat, avec des associations culturelles ». Cet écosystème a aidé à l’éclosion de HoDA, soutenue financièrement par des entreprises mauriciennes, par un programme de subventions de l’Afrique Caraïbe Pacifique-EU et par l’intérêt de milliers de visiteurs. Ainsi est née House of Digital Art. Un édifice bel et bien réel pour célébrer des œuvres immatérielles, éphémères et mouvantes, qui s’offrent comme autant d’expériences à vivre.  Re-Run, landscape in perpetual motion by Gabriel Lester (Netherlands) 2023. Re-Run, paysage en perpétuel mouvement par Gabriel Lester (Pays-Bas) 2023

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