Beachcomber Magazine 09

La situation géographique unique de l’île au sein de l’archipel des Mascareignes a favorisé l’évolution de plusieurs espèces endémiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde, comme le Pigeon des mares, la Crécerelle de Maurice et la Perruche à collier, pour n’en citer que quelques-unes. Pourtant, peu savent que l’île Maurice a été marquée par l’extinction de plusieurs espèces, exception faite du dodo, désormais tristement célèbre pour être l’un des premiers êtres vivants à avoir péri par la main de l’Homme. Aujourd’hui encore, la diversité aviaire de l’île Maurice est toujours menacée par la destruction et la dégradation de l’habitat naturel, les espèces envahissantes et le changement climatique. Néanmoins, des actions de conservation concertées, lancées dans les années 80 et toujours en cours, se sont révélées efficaces puisque plusieurs espèces en danger d’extinction ont pu être sauvées. Alors que le dodo a subi un destin funeste, la Crécerelle de Maurice a été épargnée par une disparition prématurée et est dorénavant reconnue dans le monde entier comme un symbole de la réussite des efforts de conservation. Aujourd’hui, on estime à 300 le nombre de crécerelles de Maurice, alors qu’il n’en restait que quatre à l’état sauvage en 1974. Il n’est donc pas étonnant que cette espèce soit devenue l’oiseau national de l’île Maurice et un représentant emblématique de l’île. Ce statut de pionnier en matière de conservation des espèces a placé la République de Maurice sur la carte mondiale de la conservation. À ce titre, cet État insulaire de l’océan Indien est signataire de traités internationaux concernant la protection de la faune et de la flore sauvages, tels que la Convention sur la diversité biologique et la Convention de Ramsar. Plusieurs sites comme des réserves ou des îlots ont été classés Zones Clés pour la Biodiversité ou Zones Importantes pour les Oiseaux, pour la protection de la faune aviaire endémique, qui fait l’objet de travaux de conservation quotidiens. Des oiseaux de toutes formes et de toutes tailles sont présents sur l’île Maurice, à Rodrigues et sur les autres îlots environnants : des petits passereaux enchanteurs comme le Tchitrec des Mascareignes, aux oiseaux de taille moyenne (perruches, pigeons et crécerelles), en passant par les grands oiseaux de mer (comme le Phaéton à queue rouge), l’île offre de quoi satisfaire les goûts de tous les passionnés. Si vous avez la chance de vous trouver à l’île Maurice pendant l’été, les oiseaux seront plus faciles à repérer, les appels et les parades nuptiales battant leur plein. On peut y observer des oiseaux exotiques presque partout, mais les espèces endémiques sont présentes uniquement dans les réserves naturelles. Le Parc national des gorges de Rivière Noire, le Parc national de Bras d’Eau, le Sanctuaire du Rivulet Terre Rouge et Ebony Forest (une très grande forêt d’ébènes au sud de l’île) constituent des lieux de prédilection pour les ornithologues en quête d’espèces endémiques.  « L’ÎLE MAURICE EST UNE DESTINATION DE RÊVE POUR LES PASSIONNÉS D’OISEAUX. » NATURE THE ART OF DISCOVERY 76 Après seize années d’expérience dans la gestion de la faune mauricienne au sein de la Mauritian Wildlife Foundation, le Dr Nicolas Zuël est, depuis mai 2019, le responsable de la conservation d’Ebony Forest Reserve Chamarel, où il gère les projets de restauration et de conservation de l’habitat naturel de la forêt. Photographe animalier aussi passionné que renommé, Jacques de Spéville a publié en 2014 un ouvrage bilingue de référence, Birds – île Maurice et Rodrigues, sur les espèces d’oiseaux – endémiques, indigènes, migratrices et exotiques – qui existent aujourd’hui encore sur le territoire mauricien.

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