Beachcomber Magazine 08

 A PAGE OF HISTORY 14 many escaping slaves took refuge, also a world heritage site, Aapravasi Ghat is a powerful memorial for Mauritians, a melting pot of national identity. One of the walls of the museum displays a long poem by Abhimanyu Unnuth, a great Mauritian writer and himself a descendant of an indentured labourer: “I remembered the vermillion on foreheads / The shining drops of sweat on bare chests / Their tender dreams / Tender like petals red / Turned into ash / Burnt in heat of scorching sun / That unknown immigrant.” A symbolic tomb for 450,000 “coolies”.  Aapravasi Ghat, un abri temporaire pour ceux qui arrivent de loin… Telle est l'expression qui désigne en hindi le lieu par lequel ont dû passer obligatoirement les centaines de milliers d’immigrés débarquant à Maurice, entre 1834 et 1923, et dont les vestiges restaurés se trouvent toujours dans l’enceinte portuaire de PortLouis. Dans leur immense majorité, ces migrants venaient d’Inde, les autres étant issus d’Afrique de l’Est, de Madagascar et de Chine. On les appelait les «engagés». Pour le gouvernement colonial britannique, ils incarnaient une nouvelle «grande expérience» en matière de recrutement de main-d’œuvre. Après l’abolition de l’esclavage à Maurice en 1835, il fallait en effet remplacer les esclaves, sans qui les plantations de canne à sucre, la principale richesse de l’île, n’auraient jamais pu continuer de produire. L’AUTRE NOM DE L’ESCLAVAGE À la différence des esclaves, les « engagés » étaient en principe libres et volontaires, et obtenaient un contrat généralement de cinq ans, au terme duquel ils pouvaient regagner leur pays d’origine. Mais la plupart des « engagés », parfois venus avec leurs familles, restèrent sur l’île, faute de moyens et d’envie de retourner de là où ils venaient. Attirée par les promesses alléchantes des recruteurs leur faisant miroiter un paradis sur terre et « de l’or sous la roche », la grande majorité avait fui le Bihar, un État très pauvre du nord-est de l’Inde, alors elle aussi colonie britannique. Pour accueillir ces cohortes d’engagés, longtemps appelés les «coolies», le gouvernement britannique édifia en 1849 à PortLouis un Centre d’immigration, aujourd’hui en grande partie détruit ou enfoui, mais dont subsistent toutefois plusieurs constructions : abris pour les migrants, cuisines, cabinets d’aisance, bassins pour se laver, étable, infirmerie, et surtout l’émouvant escalier de 14 marches en basalte noir que devaient gravir les arrivants une fois à terre, avant de pénétrer dans le Centre. Après un voyage épuisant en fond de cale, les migrants y étaient Descendants of “coolies” outside a hut against the background of the modern island’s skyscrapers. Les descendants de « coolies » devant une hutte qui se confond avec les gratte-ciel de l’île moderne.

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